Le Royaume-Uni est en discussion avec l’Europe, pour finaliser son Brexit voté en 2017, depuis de longs mois. Les dernières décisions ont enfin été prises, pour une entrée en vigueur du Brexit dès ce 1er janvier 2021. La nouvelle année débute ainsi avec le divorce controversé de l’état britannique et des membres européens. Impactant diverses domaines, d’un point de vue légal comme humain, le Brexit chamboule de nombreuses habitudes. Les Français ne circulent plus aussi librement vers les terres britanniques, et inversement. Ce changement touche tout autant les banques en ligne et néobanques, qui doivent s’adapter à une nouvelle réalité. Leurs clients aussi.
Les répercussions du Brexit sur les actions bancaires des clients
Avec le passage à l’acte du Brexit, discuté depuis de longues années, une série de nouvelles conditions viennent également s’appliquer au secteur financier. L’impact sur les actions bancaires des clients, toutefois, est mesuré. Les clients professionnels ou particuliers ayant des rapports fréquents avec le Royaume-Uni peuvent d’ores et déjà se rassurer. Le pays demeure en effet au sein de l’espace SEPA, soit l’espace unique de paiement. Ce dernier permet en effet d’effectuer des virements en toute facilité vers tous les états membres du SEPA. Il est alors aussi aisé de virer de l’argent vers un compte en ligne français que vers un compte en ligne britannique. Cela s’applique tout autant aux clients des néobanques, qui peuvent donc poursuivre les virements vers les comptes britanniques.
Là où le client devra être plus attentif, toutefois, et pourra se trouver lésé, tient des investissements potentiels qu’il souhaite faire. Certaines néobanques permettent en effet d’ouvrir des crédits ou de posséder des plans d’épargne. Dans le cas d’un Plan d’Epargne Action (PEA), particulièrement, la situation se complique. Ce plan ne peut contenir que des actions dont les sociétés ont leur siège dans l’Union Européenne ou un des états de l’EEE, ou des fonds placés dans une entreprise aux trois quarts européens. Le soucis étant : le Royaume Uni n’est plus bénéficiaire d’aucun de ces statuts. Cela signifie qu’à partir de 2021, le client de la néobanque ne peut plus investir dans des actions britanniques. Cela, à moins que les fonds d’investissement britanniques ne fondent des filiales sur le sol européen.
Les néobanques se détournent du système bancaire britannique
C’est, d’une certaine façon, la décision qu’a prise la néobanque britannique Revolut alors que le Brexit approchait. Ce fut en effet une inquiétude de nombreux clients français des néobanques de Grande-Bretagne. Qu’allait-il arriver à leur compte en ligne une fois le divorce européen effectué ? Certaines néobanques, comme N26, qui proposaient également des services britanniques, avaient d’ores et déjà abandonné le marché britannique. D’autres, toutefois, sont originaires même de ce pays. Revolut, néobanque britannique, pourrait par exemple perdre plus d’un million de clients français en n’offrant pas d’options européennes à ses clients.
Pour pallier aux répercussions potentielles sur les services bancaires, Revolut a alors pris les choses en main en avance dès l’automne 2020. La néobanque a ouvert une filiale en Lituanie, membre de l’Union Européenne, afin de proposer sans condition son offre bancaire à ses clients européens. Les comptes bancaires ont alors basculé d’un IBAN britannique à un IBAN lituanien. À terme, l’objectif de la néobanque serait d’ouvrir davantage de filiales afin de proposer, par exemple, un IBAN français aux clients français.
Ces changements se sont faits sans frais et sans inconvénients pour les clients Revolut. Cela leur permet toutefois d’éviter les frais potentiels qu’appliqueraient les banques britanniques sur les virements ou les achats effectués. Côté sécurité, toutefois, pas d’inquiétudes : les clients bénéficient toujours des garanties légales européennes, même sur un site britannique. Une série d’assurances en ligne permet toutefois de conforter ses garanties, si nécessaire.