Revolut devient Revolut Bank
C’est officiel, Revolut bénéficie à présent du statut de banque en France. En acquérant une licence bancaire lituanienne, la néobanque britannique fait un un grand pas en avant.
Quelles sont les conséquences pour la suite ? Cette avancée suffira-t-elle à faire passer les comptes de Revolut dans le vert ? C’est ce que nous allons voir.
Revolut d’hier à aujourd’hui
Bien que créée en 2014, Revolut ne bénéficiait jusqu’ici que du statut d’établissement de monnaie électronique en France. Ce statut lui permettait notamment de proposer des comptes courants et des cartes de paiements à débit immédiat. Cependant, aucun découvert, aucun débit différé n’était envisageable. Quant à la protection des fonds des clients, cette dernière était assurée par un autre établissement détenteur d’une licence bancaire.
Par la suite, le Brexit avait contraint Revolut à déplacer son siège social dans un pays membre de l’Union Européenne pour ne pas perdre ses clients hors du Royaume-Uni. À l’instar de nombreuses néobanques, elle avait pour cela choisi la Lituanie. Suite à quoi, la fintech y avait demandé et obtenu une licence bancaire. Ainsi naquit Revolut Payments UAB. Bien que le nom connu par tous soit Revolut, c’est bien sous cette entité qu’opérait la néobanque depuis février 2021, y compris en France.
Il aura fallu attendre aujourd’hui pour que cette licence bancaire lituanienne soit enregistrée et reconnue en France. Néanmoins, le jeu en valait en valait la chandelle car cela aura permis à Revolut Payements UAB de devenir Revolut Bank UAB. C’est à dire une organisation habilitée à exercer comme établissement de crédit en France.
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Quelles conséquences pour l’offre et les clients ?
Bien sûr, ce changement de statut va impliquer des changements. Sûrement pas révolutionnaires, certes mais qui compteront de nouveaux services.
Tout d’abord, les clients pourront transférer en quelques instants seulement leur compte Revolut vers Revolut Bank. Cela en passant directement par leur smartphone, sur l’application de la néobanque.
Ensuite, comme nous l’avons vu précédemment, la protection des fonds des clients à hauteur de 100 000 € incombait jusque-là à un établissement bancaire tiers. Désormais, comme la règlementation européenne l’impose, c’est Revolut qui en aura directement la responsabilité. Bien sûr, du côté des clients, cela ne changera pas grand chose en pratique.
De plus, comme nous l’avions mentionné dans notre article détaillé sur Revolut (lire ici), les IBAN des clients étaient britanniques. Du moins jusqu’au Brexit où ces derniers devinrent des IBAN lituaniens. Bien évidemment, il arrivait que cette domiciliation pose problème aux client de la néobanque. Aujourd’hui, ce problème appartient au passé; les clients français de Revolut pourront bénéficier d’un IBAN 100% français.
Enfin, et c’est ici la plus grande nouveauté, cette licence va permettre à la néobanque de proposer de nouveaux produits. En particulier des comptes avec autorisation de découvert ou encore des crédits. Ces services, beaucoup plus rentables pour Revolut que les services proposés jusqu’alors, permettront peut-être à la fintech de renflouer ses comptes.
Quel avenir pour les finances de Revolut ?
Malgré ses 16 millions de clients partout dans le monde, les comptes de Revolut ne sont pas au beau fixe. Avec un déficit en hausse de 83% entre 2020 et 2019 pour atteindre 230 millions d’euros, la fintech avait de quoi s’inquiéter.
Heureusement, la croissance fulgurante et les choix judicieux de Revolut lui ont permis, au premier trimestre 2021, d’atteindre enfin l’équilibre financier. En effet, le renoncement à une implantation risquée au Canada début 2021 et les gains apportés par des produits tels que les comptes premium ou les investissement en cryptomonnaies ont porté leurs fruits.
Non contente d’atteindre un simple équilibre financier, la néobanque a réussi un tour de table de 670 millions d’euros en juillet 2021. Sa valorisation boursière ainsi portée à 28 milliards d’euros lui aura permis de supplanter des banques telles que la Société Générale.
Bien que présentant des résultats encourageants, la concurrence sera rude pour Revolut. En entrant dans le monde des banques en ligne française, la britannique va devoir faire preuve d’audace et d’inventivité pour obtenir une place aux côtés de néobanques telles que Ma French Bank ou Boursorama.
